La tendresse, est-ce un mot qui ne s’énonce pas souvent ou est-ce un mot que je n’énonce pas souvent ?
Je remarque même une hésitation à écrire ou à prononcer ce mot comme si j’allais être immédiatement emporté par un raz-de-marée de sensiblerie ou comme si cela me faisait courir un risque d’émasculation spontanée.
Pourtant, au-delà des timidités et des maladresses que j’éprouve encore à propos de la tendresse, je constate la puissance de ce mot et de l’émotion qu’il désigne.
Il me suffit de l’évoquer à l’intérieur de moi pour annihiler et stopper instantanément des sentiments négatifs lorsque je commence à en éprouver.
Cette évocation est souvent associée pour moi à des images de rencontres ou de situations où sa présence était palpable : ce sont des sourires et des regards d’enfants, d’amis ou d’animaux.
La plupart du temps, ce sont des histoires sans paroles où l’évidence de la rencontre avec l’autre se fait sentir.
Et, dans cet instant où j’évoque la tendresse, il se fait aussi sentir la présence de mon corps et de son cœur qui bat et envoie sa chaleur jusqu’au bout de mes doigts et de mes orteils.
Ce retour au corps me ramène alors à ma propre grandeur d’humain et me fait percevoir avec efficacité le ridicule d’une situation dans laquelle ma personnalité aurait pu m’amener à perdre mon temps et mon énergie en gesticulation inutile.
Ainsi, le regard tourné à l’intérieur vers cet énorme « phare » qui est la tendresse, il me suffit d’un mot, d’un geste ou d’une pirouette pour renverser une situation qui semblait mal engagée.
Avec mes tendres remerciements pour cette puissante tendresse !
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